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Lien entre la noradrénaline et la vulnérabilité à la dépression
COMMUNIQUÉ DE PRESSE  -  16/02/16

Chambre des communes à Ottawa
 
 

Suite aux élections de 2015, jamais le Québec n’a eu un pourcentage aussi faible de représentants à la Chambre des communes depuis les débuts du Canada. À lire dans La Dépêche numéro 68 ou plus de détails sur cet article ici.
L'équipe de Bruno Giros, chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et professeur dans le département de psychiatrie de l'Université McGill, démontre pour la toute première fois un lien entre les neurones noradrénergiques et la vulnérabilité à la dépression. Cette découverte, publiée dans la prestigieuse revue Nature Neuroscience, ouvre la voie à de nouveaux traitements de la dépression ciblant le système adrénergique.

Perte d'emploi, accident, décès d'un être cher sont autant d'événements stressants de la vie qui peuvent déclencher une dépression majeure chez une personne, mais pas chez une autre. Une telle inégalité peut s'expliquer par un facteur déterminant: la résilience, cette capacité d'un individu à rebondir face à des événements stressants ou traumatisants. Les composantes biologiques de ce mécanisme «actif» sont encore mal connues.

«On sait qu'une petite structure cérébrale, appelée aire tegmentale ventrale, contient des neurones dopaminergiques qui jouent un rôle clé dans la vulnérabilité à la dépression», explique Bruno Giros, dont l'équipe fait partie d'un des centres de recherche du CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal. En simulant les événements stressants de la vie humaine sur des modèles animaux, les chercheurs ont confirmé que l'augmentation d'activité de ces neurones dopaminergiques coïncide avec la dépression.


STEPHEN HARPER
 
 

Jean Charest dans l'ombre de Stephen Harper. À lire dans La Dépêche numéro 60.
  
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La vulnérabilité
sous contrôle

Leur recherche démontre pour la première fois qu'un second type de neurones, les neurones noradrénergiques, contrôle l'activité des neurones dopaminergiques.

«C'est ce contrôle qui va orienter la réponse de l'organisme vers la résilience ou la vulnérabilité à la dépression», précise Bruno Giros.

Les neurones noradrénergiques sont situés dans une structure cérébrale nommée le Locus coeruleus. Ils communiquent par le biais de la noradrénaline, une molécule chimique (neurotransmetteur) impliquée dans la régulation des émotions, du sommeil et des troubles de l'humeur. Dans la résilience et la dépression aussi, croit à présent Bruno Giros.

En combinant des approches pharmacologiques, génétiques et optogénétiques (activation de l'activité des neurones par un faisceau lumineux), l'équipe de Bruno Giros est parvenue à montrer que des animaux, qui sont incapables de libérer la noradrénaline, deviennent systématiquement vulnérables à la dépression après un stress chronique. À l'inverse, si la libération de noradrénaline est augmentée, les animaux vulnérables deviennent résilients.
«Au-delà de cette découverte sur les mécanismes du cerveau impliqués dans la dépression, nos résultats permettent d'expliquer comment des médicaments adrénergiques peuvent fonctionner et pourraient traiter la dépression majeure», indique Bruno Giros.