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BILAN DE LA MISSION URANIUM EN SASKATCHEWAN
UNE OPÉRATION DE PROMOTION

 

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(14/01/11) «Une mission de promotion de l’uranium où des pans importants des problèmes liés aux mines d’uranium ont été occultés.» Voilà comment la coalition Québec meilleure mine! et son délégué, Ramsey Hart de MiningWatch Canada, qualifient la récente mission du Québec en Saskatchewan. «Trois jours de mission avec des géants de l’uranium comme Cameco et Areva ne nous ont pas permis de faire la lumière sur l’ensemble des risques et des impacts liés à cette industrie en Saskatchewan. Il s’agit davantage d’une mission de promotion et de relation publique que d’une mission scientifique», conclut la coalition Québec meilleure mine!
 
Absence de scientifiques indépendants
Que ce soit du côté du Québec ou de la Saskatchewan, la mission ne comptait pratiquement aucun scientifique indépendant provenant du milieu universitaire. «Tout au long de la semaine, nos principaux interlocuteurs étaient des représentants des multinationales Areva et Cameco, ainsi que des représentants des différents ministères de la Saskatchewan. Bien entendu, on nous a surtout vendu les mérites de l’industrie, sans toutefois approfondir sur les impacts cumulatifs de ces mines en Saskatchewan, les cas de contamination, et les incertitudes scientifiques qui demeurent quant à la gestion à long terme des résidus miniers radioactifs», déplore Ramsey Hart de MiningWatch Canada.
 
«Les questions liées à l’impact de cette industrie sur les eaux de surface et souterraines demeurent entières, tout comme celles des impacts à long terme sur les populations humaines et animales qui avoisinent les mines. Le nombre de cas de contamination et de sites uranifères abandonnés en Saskatchewan n’ont pas été abordés, ni d’ailleurs les coûts réels associés pour l’État. Bref, on a l’impression d’une mission partiale et beaucoup trop superficielle quant aux impacts réels de cette industrie en Saskatchewan», dénonce la coalition Québec meilleure mine!


Le 29e Festival dans La Dépêche numéro 57



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Rigueur et intentions réelles de la mission questionnées
En début de semaine, on pouvait déjà questionner la rigueur de la démarche et les intentions réelles du ministre Serge Simard lorsqu’on l’a entendu affirmer que «les mines d’uranium ne posent pas plus de risques que les mines d’or». «Si les dangers et les impacts des mines d’uranium sont si faibles, comme l’indique le ministre Simard, alors pourquoi la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’État de Virginie ont-ils instauré des moratoires sur cette industrie? Pourquoi même avoir mis sur pied un comité aviseur de la santé publique du Québec pour faire la lumière sur les dangers liés à cette industrie?», se demande Christian Simard de Nature Québec.
 
Québec vs Saskatchewan : deux réalités différentes
On peut néanmoins déjà tirer quelques constats de la mission.

1. Les mines d’uranium en Saskatchewan sont éloignées des populations, les plus proches populations étant situées à plus de 25 km d’une mine. Cela contraste avec les cas de Sept-Îles et de d’autres communautés de la Côte-Nord, de la Gaspésie, de l’Outaouais et des Hautes-Laurentides, qui sont présentement affectées par des projets d’uranium à moins de quelques kilomètres des milieux habités.

2. Même si les populations autochtones Déné, directement affectées par les mines d’uranium, se disent favorables aux retombées économiques, elles soulignent également des préoccupations importantes quant à la protection des eaux et aux taux de cancers dans leurs communautés.

3. Les gisements de la Saskatchewan sont beaucoup plus riches que ceux du Québec, avec des teneurs de l’ordre de 15 à 20 % d’uranium, soit de 20 à 2000 fois plus riches que les projets actuels au Québec. Cela implique que les gisements du Québec rapporteraient beaucoup moins sur le plan économique, tout en générant beaucoup plus de résidus miniers pour une même unité d’uranium produite.
 
La coalition conclut qu’une analyse rigoureuse des risques et des impacts de cette industrie doit être faite au Québec et réitère sa demande de moratoire à la grandeur du Québec. «Sans moratoire, on hypothèque l’avenir et l’environnement des communautés et des régions affectées», affirme Ugo Lapointe de la coalition.