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UNE FORÊT EN AUSTRALIE, UN CIMETIÈRE EN INDE?
Richard Desjardins, Christian Vanasse et plusieurs autres Québécois unissent leurs voix dans un concert d'inquiétudes face à l'industrie minière au Québec
 

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(15/12/10) Une forêt en Australie, un cimetière en Inde? Si les Québécois ont pu ressentir de la fierté de voir une forêt australienne baptisée du nom de leur premier ministre Jean Charest pour ses actions en matière de changements climatiques, seraient-ils tout aussi heureux si un jour on baptisait un cimetière du nom de leur premier ministre pour commémorer les victimes de l’amiante du Québec dans le monde? C’est la question que se pose la coalition Québec meilleure mine! devant le projet de garantir un prêt de 58 millions $ pour relancer les activités de la mine d’amiante Jeffrey dans la région d’Asbestos. Québec meilleure mine! demande au gouvernement de ne pas donner suite à ce projet et d’utiliser son argent pour la création d’un Fonds régional de diversification économique.
 
Fin de l’omerta sur l’amiante au Québec
La coalition Québec meilleure mine! est heureuse du débat suscité par la délégation internationale des victimes de l’amiante lors de son passage au Québec, ainsi que par les autorités de la santé publique. Elle accueille également avec intérêt le dépôt du projet de loi 491 parrainé par Amir Kadir, de Québec Solidaire, visant à interdire l’exploitation de l’amiante et de l’uranium au Québec. L’économie du Québec doit être orientée vers les produits d’avenir et les formes d’énergies nouvelles. La relance de la mine Jeffrey ajouterait 200 000 tonnes annuellement à l’offre mondiale d’amiante. La prestigieuse revue médicale britannique The Lancet enjoignait récemment le gouvernement du Québec à ne pas appuyer ce projet parrainé par la société Balcorp et de cesser l’exportation immorale d’amiante «causant la mort et la maladie chez des populations parmi les plus vulnérables du monde.»
 
«Peu importe sa forme, l’amiante se décompose en fibres toujours plus fines et invisibles à l’oeil nu. Si on les inhale, elles peuvent causer divers cancers et maladies mortelles, dont l’amiantose, le cancer du poumon et le mésothéliome, pour lesquels il n’existe à ce jour aucun remède. À l’échelle internationale, plus de 100 000 personnes meurent chaque année des suites de maladies liées à l’amiante», rappelle la coalition Québec meilleure mine!
 
L’utilisation sécuritaire de l’amiante Québécois dans le monde:
une fumisterie

Une délégation internationale réunissant des victimes de l’amiante et des représentants d’associations ouvrières du Japon, de l’Inde, de la Malaisie et de la Corée présente des preuves irréfutables que l’amiante du Québec n’est pas utilisée de façon sécuritaire dans leurs pays. L’amiante du Québec se retrouve tôt ou tard à l’air libre, dans les usines, dans les décharges publiques, voire même dans des habitations de fortune qui abritent des familles. Des manifestants indiens avaient d’ailleurs interpellé le premier ministre Jean Charest lors de sa visite officielle en Inde pour qu’il fasse cesser l’exportation de ce produit mortel hors de son territoire. Comble d’hypocrisie, avec l’amiante du Québec, le Canada constitue le 4e pays producteur d’amiante dans le monde alors qu’il en bannit virtuellement l’utilisation sur son propre territoire.


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La loi des mines du Québec:
de quoi exproprié le bon Dieu!

De leur côté, l’auteur-compositeur et vice-président de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue, Richard Desjardins, et Christian Vanasse, Zapartiste et conseiller municipal de Saint-Jude, unissent leurs voix à celles d’une vaste majorité de citoyens et d’organismes qui demandent d’abolir la préséance de la Loi sur les mines par rapport aux droits des citoyens, des municipalités et des autres utilisateurs du territoire. «Il y un dicton en Abitibi-Témiscamingue qui dit que la Loi des mines passe avant la loi divine. Avec le boom actuel de l’or et des gaz de schiste, même l’bon Dieu commence à avoir peur d’être exproprié!», dénonce Richard Desjardins.

Christian Vanasse insiste: «On sent la colère monter dans la population. Les citoyens, les agriculteurs et les municipalités se rendent maintenant compte que la Loi sur les mines passe avant eux. C’est le monde à l’envers! S’il y a une préséance à donner à quelqu’un, c’est aux citoyens, aux villes et aux villages, et non à des compagnies privées!»

Richard Desjardins et Christian Vanasse unissent ainsi leurs voix au monde municipal, aux écologistes et à de nombreux autres organismes qui demandent d’abolir le régime de privilèges accordés par la Loi sur les mines. «C’est un régime qui s’appuie sur le free mining, un vieux système colonial qui date des ruées vers l’or du 19e siècle», explique Richard Desjardins.

On veut votre bien, pis on va l’avoir
«On nous dit que les compagnies doivent s’entendre de ‘gré à gré’ avec nous avant de débarquer sur nos terrains. Mais, dans les faits, la Loi sur les mines leur donne le droit de nous exproprier si on dit non, même pour des travaux préliminaires d’exploration. Il est où le ‘gré à gré’ là-dedans?», se demande Christian Vanasse. «Le free mining est l’un des seuls systèmes qui permet encore aujourd’hui d’exproprier le bien public pour l’intérêt privé», dénonce Richard Desjardins.

Du Kanasuta au Richelieu
«La Loi sur les mines nous empêche également de protéger des trésors de notre territoire. Que ce soit du joyau écologique Kanasuta en Abitibi-Témiscamingue aux terres ancestrales de la vallée du Richelieu, une fois qu’ils sont claimés, on ne peut plus les protéger. Des paradis perdus. La Loi sur les mines avant la loi divine», répète Richard Desjardins.

Rappelons que le projet de loi 79 sur les mines ne propose aucune modification concrète permettant d’abolir la préséance de la Loi sur les mines sur les droits des citoyens, des municipalités et des autres utilisateurs du territoire.