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Pétrole et gaz de schiste
Québec tient un double discours insupportable
 

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Québec, le 27 septembre 2010 «En décrétant l’arrêt permanent de l’exploration gazière et pétrolière dans l’estuaire du Saint-Laurent, à la suite d’un moratoire et d’une évaluation environnementale, tout en refusant pareil moratoire et pareille étude pour les gaz de schiste, le gouvernement du Québec tient un double discours insupportable et complètement illogique», affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
 
L’organisme ne comprend pas que, d’un côté, dans le cas de l’estuaire du Saint-Laurent, on se félicite d’avoir utilisé, selon les mots de la Ministre, «l’évaluation environnementale stratégique (qui) est une méthode mondialement reconnue (…) et un outil de développement durable qui se situe en amont des projets», alors que de l’autre côté, dans le cas des gaz de schiste, on se refuse à le faire. «Une telle attitude est quasi schizophrénique et défie toute logique, si ce n’est celle d’un petit jeu tactique où l’on sacrifierait une zone peu prometteuse en terme de gisements pour foncer droit devant avec les gaz de schiste, sans moratoire et sans évaluation environnementale stratégique, avec l’air d’avoir fait quelque chose de bien», mentionne Michel Bélanger, président de Nature Québec.
 
L’empressement de Québec d’arrêter toute possibilité d’exploration gazière et pétrolière dans l’estuaire entre Saint-Flavien et l’Île d’Anticosti est d’autant plus surprenante qu’elle survient avant même la fin du processus d’évaluation environnementale stratégique qui devait s’accompagner de consultations publiques devant débuter aujourd’hui même. La Ministre se dit sensible aux importants impacts environnementaux qu’amèneraient l’exploration et l’exploitation du pétrole dans l’estuaire, selon l’étude, mais se refuse à commander pareille évaluation pour les gaz de schiste.
 
Nature Québec demande au gouvernement du Québec de faire preuve d’un minimum de cohérence, de décréter un moratoire sur les gaz de schiste et de mandater une commission pour tenir des audiences dites « génériques » sur l’ensemble de la filière gazière et pétrolière, que ce soit dans le golfe Saint-Laurent ou sur ses basses terres (gaz de schiste). Pour ce faire une commission devrait bénéficier d’une évaluation environnementale stratégique qui couvre ces deux filières.
 
Rien de gagné pour le Golfe

Par souci de clarté, Nature Québec tient à préciser que la presque totalité du golfe Saint-Laurent et de la baie des Chaleurs n’est pas touchée par la décision de Québec d’interdire définitivement l’exploration gazière et pétrolière. Un flou demeure également concernant la partie fluviale et estuarienne située à l’ouest de Saint-Flavien, laquelle n’est pas incluse dans la région 1 de l’évaluation environnementale stratégique réalisée pour le compte du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Il faut également préciser que le gouvernement du Québec n’a pas juridiction sur la totalité du golfe Saint-Laurent et que le projet gazier et pétrolier de Old Harry, qui chevauche la limite entre le Québec et Terre-Neuve, risque toujours de se réaliser.