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Les coulisses des éditions précédentes
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28E FESTIVAL DU CINÉMA INTERNATIONAL
EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
JOUR 6 / JEUDI 5 NOVEMBRE 2009
BILAN DE L’ÉVÉNEMENT
Un vent de Belgique a déferlé sur le Festival
Des 25 pays représentés au 28e
Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, c’est la
Belgique qui remporte les grands honneurs. Le long métrage The Over the
Hill Band a marqué le public qui lui a décerné le Grand Prix
Hydro-Québec. Le réalisateur Geoffrey Enthoven, la comédienne Marilou
Mermans et le producteur Dries Phylpo ont reçu une longue ovation,
témoignage de l’appréciation d’une assistance touchée et séduite.
Le jury Télébec – composé de Louise
Lavictoire, Jocelyne Sauriol et Dominic Leclerc – a arrêté son choix
sur le court métrage Léger Problème d’Hélène Florent, «en raison du
style épuré de la construction narrative qui, avec subtilité,
permettait de donner une vision sereine de la mort».
L‘animation The Happy Duckling de
l’Écossais Gili Dolev a raflé le Prix animé RNC MEDIA. Présenté lors de
la matinée familiale, ce court métrage a enchanté jeunes et moins
jeunes. Le public a découvert qu’il faut parfois être cruel pour être
bon.
«Pour l'authenticité de ses
personnages, son interprétation exemplaire, la force de ses silences,
son audacieuse sobriété, et, enfin, son appel à un peu plus
d'humanité», le jury Communications et Société composé de Paulette
Côté, François Lévesque et Danielle Simard a choisi de récompenser
Bernard Émond pour son film La Donation.
Les grands moments du 28e Festival du cinéma international
en Abitibi-Témiscamingue
L’Abitibi-Témiscamingue a
occupé une place prédominante, le Festival étant le reflet d’une
industrie cinématographique florissante dans la région. Bernard Émond,
accompagné d’Élise Guilbault et de Jacques Godin, a offert La Donation
en première québécoise. Carol Courchesne et Léo Boulet ont présenté
Léo, Robert Cornellier, Rémi Lessard et Karl Steppan étaient là pour le
documentaire Le Tour des rêves et Patrick Pellegrino et Roger Pelerin
dévoilaient Roger Pelerin, là où l’on s’arrête en passant. Mentionnons
aussi Romaine par moins 30 qui a été tourné en partie dans la région.
JOUR 5 / MERCREDI 4 NOVEMBRE 2009
GLANÉS, ICI ET LÀ
Au lendemain de sa projection, on
entend de beaux commentaires sur le documentaire LE TOUR DES RÊVES:
«Avec ces prises de vues aériennes, on redécouvre les magnifiques
paysages de la région. Ces jeunes cyclistes déterminés, passionnés et
qui ont des rêves: c'est beau!»
Danielle Ouimet, une des comédienne
du long métrage LES SIGNES VITAUX, «ensoleille l'Abitibi-Témiscamingue
avec son sourire» depuis son arrivée.
LA VOCATION était projeté en première
mondiale ce soir. Le réalisateur français Boubkar Benzabat est très
reconnaissant au Festival d'avoir été les premiers à sélectionner son
film.
Le réalisateur belge David Lambert
était présent au Festival, mais ne pouvait être présent mardi pour la
première nord-américaine de son court métrage. Alors, il a tourné un
message vidéo à l'intention des spectateurs venu voir son film VIVRE
ENCORE UN PEU. «J'ai passé trois journées exceptionnelles. J'ai vu
qu'il y avait un public vraiment très très chaleureux, très très
généreux. Et j'espère que le film sera à la hauteur de votre
générosité.»
Juste avant la première mondiale de
ROGER PELERIN, LÀ OÙ L'ON S'ARRÊTE EN PASSANT, le réalisateur Patrick
Pellegrino a pris la parole: «Roger Pelerin m'a beaucoup inspiré.
D'ailleurs, j'ai passé deux ans sur ce film. Deux ans dans la vie de
quelqu'un, c'est quand même quelque chose, ça été dur à financer!»
ENCORE UN EXEMPLE DE L'INFLUENCE DU FESTIVAL
C’est en 2003, pendant le Festival,
que le réalisateur belge Gabriel Vanderpas a rencontré le jeune
croque-mort québécois Patrice Goulet. « J’étais ici pour présenter
un film et lors d’un souper, j’ai rencontré Patrice et j’ai été
intrigué par cet homme qui travaille avec la mort et qui était sur le
point de devenir papa. On est devenu ami. Et j'ai décidé de faire
un film sur lui.»
Six ans plus tard, le réalisateur
belge offre au Festival qui a permis cette rencontre rien de moins que
la première mondiale du fascinant documentaire À CIEL OUVERT.
LES LAVETTES FONT DE PLUS EN PLUS FUREUR
Les « moppes » de Léo
Boulet continuent de faire fureur. « Il paraît que Ben Deshaies
(un distributeur qui « alimente » les dépanneurs de la
région) veut en vendre », nous rapporte Guy Parent qui entend bien
des choses à partir du Théâtre du cuivre où il passe le plus clair de
son temps pendant tout la durée du Festival le privant d’assister aux
repas avec les invités depuis des années. Mais au moins, ça lui assure
parfois de bon scoops et d’autres moments magiques. Sauter les repas
officiels du Festival a quand même des avantages.
Finalement, Léo Boulet ne doit pas
regretter d’avoir exceptionnellement fermé son dépanneur pour assister
au Festival. « Ça valait la peine de perdre 100$ de vente »,
a blagué le commerçant qui depuis 27 ans tient seul son petit commerce
de Rouyn-Noranda 365 jours par année.
PIERRE PAGEAU NOUS DONNE UN SCOOP
Le Festival, c'est parfois aussi des
scoops inattendus. Pierre Pageau nous a dévoilé en primeur la
couverture de son livre sur les salles de cinéma au Québec à paraître
incessamment. «Il y a plusieurs pages sur l'Abitibi-Témiscamingue, nous
a confié le journaliste de la Revue Séquences. Particulièrement
sur les nombreuses salles qui ont existé à Rouyn-Noranda et Val-d'Or.»
Un livre qui est appelé à devenir un outil de référence exceptionnel. À
surveiller dans les librairies prochainement: LES SALLES DE CINÉMA AU
QUÉBEC 1896-2008 aux Éditions GID.
JOUR 4 / MARDI 3 NOVEMBRE 2009
UNE AUTRE BELLE HISTOIRE DES PAYS D'EN HAUT
Mardi soir, une autre première
mondiale incontournable avec LE TOUR DES RÊVES. Le documentaire sur le
célèbre Tour de l'Abitibi a été présenté par le réalisateur Robert
Cornellier qui a tenu à remercier plusieurs personnes: le Festival qui
présente le film en première mondiale, les 18 membres de l'équipe
technique, Télé-Québec qui ont embarqué dans le projet dès le départ,
les gens du Tour de l'Abitibi qui lui ont donné carte blanche.
Robert Cornellier a aussi salué la
présence dans la salle de Claude Pagé qui a été à la tête du Tour
pendant 27 années et qui a été honoré dimanche par la Fédération
québécoise des sports cyclistes et qui a été intronisé au Temple de la
renommé du cyclisme québécois en tant que bâtisseur.
«Le Tour c'est une organisation de
prestige international. Je tiens à le souligner parce que ça fait 42
ans que ça existe, il y a des gens qui l'ont porté à bout de bras et je
tiens à les féliciter», a déclaré le réalisateur Robert Cornellier
avant les applaudissements approbateurs de la salle.
Enfin, avant de quitter la scène, le
réalisateur a tenu à livrer un message important au public:
«Actuellement, on a une crise au Canada pour le documentaire. Le
gouvernement conservateur a pris des mesures et on ne sait pas trop où
ça va nous mener, mais le documentaire est en sérieux danger. Si les
politiques qu'ils veulent mettre en place s'appliquent comme ils
veulent, je ne suis pas sûr qu'un film comme le TOUR DES RÊVES pourrait
se faire, je ne suis pas sûr que des films comme j'ai fait depuis 30
ans pourraient se faire encore. Actuellement, le monde du documentaire
est très inquiet. Peut-être que dans un prochain futur, on n'aura plus
la liberté de faire des films.»
L'ABITIBI-OUEST VRAIMENT GÂTÉE PAR LE FESTIVAL
Depuis trois jours, René Robitaille
de l'entreprise L'OEIL CINÉMA (OEIL pour Outil d'Éducation à l'Image et
au Langage cinématographique) donne des ateliers dans des écoles
primaires de l'Abitibi-Ouest. Ainsi, les élèves de 5e et 6e année de
St-Vital-de-Clermont, de Dupuy et de Normétal ont pu se familiariser
avec le cinéma. En un peu moins de deux heures, les enfants réalisent
une scène de deux ou trois plans. L'atelier de pixilation a
particulièrement impressionné les élèves et même les professeurs. Vous
savez, c'est cette technique de cinéma d'animation où des acteurs réels
ou des objets sont filmés image par image comme dans le film VOISINS de
Norman McLaren ou comme dans IL ÉTAIT UNE CHAISE de Claude Jutra. M.
Robitaille raconte: «On a fait un tournage en pixilation. Les jeunes ne
savaient pas à quoi s'attendre. Ils étaient crampés de rires du début à
la fin. Et les profs aussi.»
Ce matin, à Normétal, lieu de
tournage du film LA DONATION, l'interaction avec les élèves a été
exceptionnel nous rapporte M. Robitaille. «Par exemple, quand je leur
expliquais que pour réaliser un plan d'ensemble, il peut arriver qu'on
utilise un hélicoptère, un jeune m'a rétorqué: Ah oui, et même qu'ils
font ça avec une grue. C'est ce qu'ils ont fait l'an passé en arrière
de chez-nous.» Une maîtresse d'école disait ce matin: "C'est amusant,
je vais en apprendre autant que les jeunes."»
RENCONTRE ENTRE ÉTUDIANTS ET MAÎTRE, HORS DES MURS DE L'ÉCOLE
Une nouveauté au Festival: la classe
de maître pour les étudiants en cinéma du CÉGEP de
l'Abitibi-Témiscamingue. «On voulait provoquer une rencontre dans un
climat autre que celui d'une salle de classe, raconte Louis Dallaire.
Alors, dans une des confortables salles du cinéma Paramount, ils ont pu
voir le long métrage NUAGE SUR LA VILLE. Après la projection, les
40 étudiants présents ont pu questionner des artisans du film sur
chaque aspect. Il y avait le producteur, Serge Noël, Jean-Pierre
Lefebvre, comédien, Simon Galiero, réalisateur, et Nicolas Cannicionni,
directeur photo. Ces derniers ont été d'une grande générosité avec les
étudiants, répondant en profondeur à chaque question posée.
Sans arrêt, pendant 50 minutes, ces
étudiants ont eu le privilège d'avoir une classe de maître dès plus
concrète. Et certains artisans présents en ont même appris: «Ce qui est
toujours intéressant lors de ces échanges, c’est qu’on découvre de
nouvelles interprétations du travail de ses propres collaborateurs»,
nous a confié le producteur Serge Noël.
DANSE MACABRE GRAND GAGNANT DE L’ESPACE VIDÉO
L’Espace Vidéo a complété sa 7e
édition au Cabaret de la dernière chance hier soir. « Une autre
belle programmation, nous confie Josée Lacoste de Télé-Québec. Beaucoup
d’humour, toujours un peu de trash à travers ça. Parmi les films
québécois en compétition pour obtenir la bourse de 1000 dollars de
Télé-Québec, le public a choisi DANSE MACABRE de Pedro Pires. Et cette
année, il y avait quelque chose de super intéressant. À chaque soir, un
montage de clips réalisés pendant le Festival de musique émergente
(FME) était projeté. Ça s’appelle le Blogothèque : on peut y voir
des artistes réaliser des performances à la bonne franquette dans des
lieux inusités. On peut voir ces moments magiques du FME, et de
d’autres festivals internationaux du même genre, sur Internet
www.blogotheque.net. »
TROP «COOL» TON CAPORAL CREVETTE!
Christine Baril, bénévole au volet
jeunesse le recommande à tous les réalisateurs: «Si tu veux connaître
l'impact de ton film, rend toi dans la salle pendant les Volets
jeunesses du Festival. Les enfants ne doivent rien aux adultes. Le
réalisateur à l'heure juste au Festival.»
Ce matin encore, le Volet jeunesse
recevait 800 jeunes dont 143 de la maternelle. Dans ce bloc de films
soigneusement choisi pour satisfaire ce jeune public exigeant (tous les
films sont bons, nous confirment les professeurs présents), le long
métrage CAPORAL CREVETTE se démarque. D'autant plus que le réalisateur
Christian Laurence est toujours présent. Et quelle présence! «Il est la
coqueluche des jeunes, nous rapporte Christine Baril. Il est hyper à
l'aise avec les jeunes. Il parle de son film avec passion. Il répond à
toutes les questions. Il respecte les jeunes et les valorise. Par
exemple, à un moment donné, il a dit à un jeune: C'est vraiment
intéressant ta question. Peux-tu la répéter? »
JOUR 3 / LUNDI 2 NOVEMBRE 2009
L'IMPORTANCE DE FAIRE DES FILMS
En début de soirée, les festivaliers
ont eu droit à la première mondiale de BLANC COMME NEIGE. La
réalisatrice Geneviève Poulette a expliqué au public les moyens limités
avec lesquels elle a dû composer pour accomplir cette fiction. «C'est
un court métrage qu'on a fait sans financement. On avait quelque chose
à dire. Il y avait urgence de le faire. On l'a tourné en une fin de
semaine.»
Mme Geneviève Poulette n'en est pas à
sa première visite au Festival. «J'en profite pour remercier Jacques,
Louis, Guy, Hélène, les bénévoles, toute l'équipe du Festival... Ce
n'est pas la première fois que je viens présenter des films ici et
c'est toujours aussi génial. C'est vraiment toujours aussi chaleureux
comme accueil. Alors, je suis vraiment très, très, très contente que la
première ait lieu ici.»
LA RELÈVE TOUJOURS AUSSI OMNIPRÉSENTE AU FESTIVAL
C'est lundi après-midi et la salle
est pleine pour voir, entre autres, des productions de l'Université du
Québec en Abitibi-Témiscamingue et la jeune relève cinématographique
qu'elle forme. On nous a d'abord présenté AMPOULE CHANGER BLASTER 2.0.
réalisé par Laurent Deschenaux-Buffoni, Valérie Gauron et Simon Martin.
«Merci d'être là pour encourager en si grand nombre la relève, de dire
Valérie Gauron. Un grand merci au Festival de nous donner cette chance
de présenter ce qu'on fait, parce que c'est très difficile d'entrer
dans des Festivals pour avoir la reconnaissance de nos pairs.» Hum!
Articulé l’étudiante, de la graine de cinéaste.
Valérie Gauron présentait aussi deux
autres films dans le cadre de ce bloc Relève Desjardins où les
premières mondiales sont légion: CHLOROPHYLLE (réalisé en collaboration
avec Marika Jacob, Simon Lapierre, Qui Wang, Yun Wang, Yi Yang, Xiao-Xu
Zhu) et SANS RACINES (en collaboration avec Marika Jacob). Et après le
film d'animation UN ABRI SOUS LA PLUIE de Chen Keyu, nous avons eu
droit à la fiction de François Charette UN JOUR DE PLUS.
UNE BONNE SUR JACQUES MATTE
Mme Hélène Juneau, collaboratrice au
Comité d'accueil du Festival, en a appris une bonne sur le président.
«Quand Jacques était adolescent, son père lui demandait qu'est-ce qu'il
allait faire quand il serait plus grand. Lui qui aspirait à ne pas trop
étudier répondait: bedeau, c'est moins fatiguant. On connaissait
l'humour légendaire du président du Festival, mais qu'il faisait preuve
de tant d'esprit dès sa jeunesse, ça...
LA FIERTÉ A UN RÉAL
En ce lundi matin, lendemain
d'élections municipales, ce n'est pas la UNE du quotidien Le Devoir qui
impressionne au déjeuner du Festival. C'est l'article d'Odile Tremblay
dans les pages culturelles qui parle de Léo Boulet vedette du
documentaire LÉO. «C'est surréaliste, lâche Jean-Sébastien Matte
responsable du site Internet du Festival. Ce personnage de 70 ans, à
l'humour franc, qui ne sort pratiquement jamais de son dépanneur depuis
des années, se retrouve dans le prestigieux quotidien.»
Mais c'est le réalisateur Carol
Courchesne qui nous offre le plus beau spectacle ce matin. Son premier
film professionnel a vraiment toute une visibilité grâce au Festival.
Alors, il est heureux comme un balais. Ou plutôt comme une «moppe»;
puisque son sujet de documentaire ne tient pas qu'un dépanneur, mais
aussi une manufacture de lavettes à vaisselle. D'ailleurs, l'objet est
devenu un article de promotion qui se répand un peu partout depuis le
début du Festival. Et Carol Courchesne ne rate pas une occasion de
l'utiliser pour faire parler de son film. Même quand il s'est fait
photographier avec le très distingué réalisateur de LA DONATION, la
«moppe» de chez Léo était là.
De son côté, Léo Boulet n'est pas en
reste. Il donne des crayons à tous ceux qui aiment son film. “Hum!
C'est mieux que des enveloppes brunes”, de commenter un badeau.
JOUR 2 / DIMANCHE 1er NOVEMBRE 2009
L'ABITIBI-TÉMISCAMINGUE SALUE ET REMERCIE DEUX GRANDS
En début de soirée, le Festival a
rendu hommage à deux grands passionnés de cinéma: Claude Chamberlan et
Roland Smith. «Roland, tu as réussi avec le cinéma Outremont a
intéressé une génération de cinéphiles en herbe, a expliqué Jacques
Matte sur la scène du Théâtre du cuivre. Tu as révolutionné la
diffusion cinématographique en mettant sur pied une mise en marché
unique au monde. Ça s'appelait 99¢. 99¢ pour voir un film. À ce prix
là, tu pouvais sortir ta blonde et la resortir dans la même semaine!»
Après une rapide, mais éloquente
rétrospective de la carrière de Roland Smith, ce fut au tour de Claude
Chamberlan d'être honoré par Jacques Matte. «Claude, ton Festival du
nouveau cinéma était déjà bien installé et reconnu à Montréal quand je
suis venu te voir pour te parler de notre projet un peu fou de créer un
Festival de cinéma en Abitibi-Témiscamingue. Tu m'as reçu, tu m'as
écouté. Tu m'as offert ton aide pendant que d'autres nous demandait si
on avait l'électricité. Claude, tu es un visionnaire, tu as réalisé
bien des choses sur St-Laurent bien avant que celle-ci ne devienne la
rue branchée que l’on connaît.»
Les applaudissements spontanés des
spectateurs tout au long du discours de Jacques Matte démontre que le
public d'ici a endossé sans réserve cet hommage rendu par les
organisateurs du Festival à ces deux gars de Montréal.
«C'est ma deuxième visite au
Festival, a rappelé Roland Smith sur la scène après l'hommage. La
première fois, c'était en 1983 où vous aviez ouvert avec le film TROIS
HOMMES ET UN COUFFIN. Ce fut une expérience mémorable. Je me souviens
que Roland Giraud, comédien dans le film, était blessé grièvement. Mais
il est venu quand même à Rouyn-Noranda, parce que c'est un festival
important. Pas juste pour la population de la région, mais aussi pour
les distributeurs québécois et la population québécoise.»
Claude Chamberlan a ensuite confié à
la salle, qu'entre un hommage à Cannes ou à Hollywood, le top du top,
c'est ici. Puis, il a pris une photo des trois organisateurs du
Festival présents sur la scène(Louis Dallaire, Guy Parent et Jacques
Matte) et il a immédiatement projeté sur l'écran de cinéma la photo à
l'aide de son appareil dernier cri qu'il vient de se procurer et qu'il
expérimente à toute les occasions possibles depuis son arrivée à
Rouyn-Noranda.
L’IMPATIENCE À SON COMBLE
Enfin, devant une salle qui semblait
gagnée d'avance à son film, Carol Courchesne est venu nous présenter
son tout premier documentaire professionnel accompagné de son sujet,
Léo Boulet, qui a pris la parole en premier: «Je vous remercie tous
d'être venu. C'est très impressionnant une salle pleine. Et je dois
vous dire que Carol Courchesne comme réalisateur-cinéaste, il n'est pas
bon… Il est très bon! Il n'a rien arrangé avec le gars des vues.
Merci», a conclu le sympathique commerçant, véritable institution à
Rouyn-Noranda.
Puis, Carol Courchesne a enchaîné
avec une longue liste de remerciements, toujours avec beaucoup d'humour
et débutant, bien sûr, avec les organisateurs: «J'aimerais remercier
les gars du Festival pour m'avoir donné cette chance-là. Sans le
Festival, je ne serais pas là. Puis, ça ferait 10 ans que je livrerais
du poulet chez St-Hubert!»
BELLE MAMAN AVANT LÉO
En début d'après-midi, le réalisateur
Sébastien Trahan a pris la parole avant la projection de son court
métrage BELLE MAMAN: «Premièrement, j'aimerais remercier le Festival de
nous avoir invité. C'est vraiment un beau privilège pour nous d'être
ici. On nous avait beaucoup parlé en bien du Festival.»
«On nous disait que les cinéphiles
connaissent bien les films, qu'on allait beaucoup en entendre parler.
Ça... c'est moins vrai. On entend juste parlé de LÉO jusqu'à date», a
lancé le réalisateur à la blague, sachant que le film de Carol
Courchesne, un gars de la place, allait suivre le sien.
Après bien des éclats de rire,
Sébastien Trahan a poursuivi: «N'hésitez pas à venir me voir, ce soir,
on va être au Cabaret de la dernière chance. On va pouvoir discuter
encore plus longtemps. Venez prendre une bière avec nous. Sur ce, je
suis bien parti...»
DES CHIFFRES QUI DONNENT RAISON À BERNARD ÉMOND
Marcel Venne, propriétaire des
Cinémas RGFM dans Lanaudière, en est à sa première visite en
Abitibi-Témiscamingue: «Je tenais à venir par la route pour bien saisir
le lieu. J'ai été surpris par la qualité de la route. J'ai aimé les
paysages.»
Comme pour donner raison au
réalisateur Bernard Émond lorsqu'il dit que l'âme du Québec se trouve
dans ses régions, Marcel Venne nous a fait remarqué que pendant la
période de mai à août 2009 (la période la plus importante pour les
salles de cinéma) la part de marché des films québécois a été de 18% et
que les revenus sont provenus à 85% de l'extérieur de la grande région
de Montréal. Pour lui, il ne fait pas de doute que c'est quand les
distributeurs ont changé d'attitude envers les régions où il était
quasi impossible de voir des films québécois avant, qu'enfin la part
occupée par les films québécois a pu augmenter.
Entre temps, ici, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue a tenu le fort, et ça continue!
MÊME LES ENFANTS SONT ÉTONNÉS AU FESTIVAL, FAUT LE FAIRE!
C'est une autre belle tradition au
Festival, le Ciné-muffin du dimanche matin. Et ce n'est pas qu'un jolie
titre pour ce bloc de films pour la famille, parents et enfants
déjeunent vraiment dans le foyer du Théâtre du cuivre. Dès 8h, c'est
muffins, jus, fruits, café à profusion. Et ce n'est pas tout, on fait
tiré des jeux à l'intérieur de la salle. Même les jeunes ne s'attendent
pas à ça.
Puis ces enfants mettent de l'action
partout pendant toute la durée de la projection. Des rires qui viennent
du fond du coeur dans la salle, des courses dans les corridors... Il
faut dire qu'au lendemain de la «fête des bonbons», il faut s'attendre
à un surcroît d'énergie de leur part.
UNE INFLUENCE TOUS AZIMUTS
L’influence du Festival peut
s’exercer de bien des manières. Comme par exemple, quand son président
Jacques Matte téléphone à un distributeur pour lui recommander un film.
M. Louis Dussault, président de K-FILMS AMÉRIQUE qui est à
Rouyn-Noranda pour présenter les films COMPLICES et JAFFA, nous
raconte: «Quand Jacques Matte m’a téléphoné de Locarno pour me
recommander d’acheter le film COMPLICES qu’il venait de voir, je venais
de recevoir une copie du long métrage. Alerté par sa très chaude
recommandation, je me suis empressé d’évaluer le film: effectivement,
c’est un film extraordinaire. L’achat s’est réglé dans la semaine»,
précise M. Dussault.
JOUR 1 / SAMEDI 31 OCTOBRE 2009
UNE LONGUE OVATION DEBOUT ACCOMPAGNE LE GÉNÉRIQUE DE FIN
Une longue ovation debout a
accompagnée le générique final de LA DONATION. Le réalisateur Bernard
Émond et les interprètes Élise Guilbault et Jacques Godin ont alors
salué la foule. Puis, dans le foyer du Théâtre du cuivre, entre les
coupes de champagne et de vin, les commentaires sur le film fusent de
toutes parts: «Génial!» «J'ai adoré!» «Quel beau film!» «C'est
tellement à l'envers et contre les tendances actuelles où tout va vite.
Là, on prend notre temps et on établit clairement les personnages. Moi,
j'aime beaucoup ça.»
Et dimanche soir, la présentation du
film à La Sarre, près de Normétal où le film a été tourné, devrait
aussi apporter son lot d'émotions, alors que le réalisateur sera
présent sur place.
UNE LETTRE D'AMOUR À L'ABITIBI
Avant la projection en première
québécoise de LA DONATION, le réalisateur Bernard Émond a pris la
parole sur la scène en compagnies d'artisans du film. Il a souligné que
le film doit sa vie au Festival. En fait, s’il n’y avait pas eu le
Festival le film n’aurait pas existé. «J’étais ici il y a quatre ans,
pour présenter LA NEUVAINE et le Festival m’avait fait faire la
tournée: Amos, Val-d’Or, La Sarre, Ville-Marie... C’est Pierre Lapointe
qui m’accompagnait comme conducteur et ce bénévole du Festival m’a
donné un cours d’histoire de l’Abitibi-Témiscamingue qui a duré cinq
jours. Ça été extraordinaire et c’est à ce moment-là que j’ai eu envie
de faire un film ici. C'était la politesse la plus élémentaire de venir
vous présenter la première québécoise. J'avoue que je suis très nerveux
ce soir, plus que quand j'étais à l'étranger. Je veux que vous sachiez
à quel point j'ai aimé travaillé ici et à quel point ce film est une
sorte de lettre d'amour à l'Abitibi.»
Précédemment, la productrice
Bernadette Payeur avait plaisanté en racontant son arrivée par la
route: “Après sept heures de route, quand je suis arrivé ici, j’ai
réalisé qu’on parlait la même langue…”
MERCI ET SALUT PIERRE FALARDEAU
C'est avec la chanson Liberté et un
diaporama rappelant les nombreuses présences de Pierre Falardeau que
cette 28e édition du Festival du cinéma international en
Abitibi-Témiscamingue a débuté. On ne pouvait passer sous silence la
disparition de ce grand ami du Festival. Un hommage chaudement applaudi
par le public dans la salle du Théâtre du cuivre.
L’ÂME DU QUÉBEC BIEN VIVANTE AU FESTIVAL
Présent à Rouyn-Noranda dès le mois
d’août dernier lors de l’annonce officielle que son film LA DONATION
ferait l’ouverture du Festival, Bernard Émond disait alors que l’âme du
Québec se trouve dans ses régions. Ce lien très spécial entre les
individus, où tout le monde se connaît, on le ressent dès les premières
heures du Festival. Par exemple, quand on entend M. Armand Lafond,
d’AXIA FILM, plaisanter avec les bénévoles. En effet, le distributeur,
qui restera au Festival jusqu’à la toute fin pour présenter ses cinq
films, semble connaître les noms et prénoms de chaque bénévoles.
Ou encore, quand on voit M. Claude
Chamberlan prendre des photos d’un peu tout le monde dans le foyer du
Théâtre du cuivre. Celui à qui le Festival a décidé de rendre hommage
dans le cadre de cette 28e édition ne rate pas une occasion pour se
lier d’amitié avec bénévoles, journalistes… Lui qui a renoncé à être
avec sa famille en cette journée d'Halloween (pourtant une fête sacrée
pour lui), mais le Festival valait la peine.
Puis il y a l’ambiance dans la salle
de presse où les blagues se succèdent toujours à un train d’enfer.
Surtout quand le président du Festival Jacques Matte est présent. Et
nous ne sommes qu’au premier jour du Festival!
ESPACE VIDÉO : UN BON COUP D'ENVOI
Comme le veut désormais la tradition,
l'Espace Vidéo a débuté ses projections un jour avant le début du
Festival. Un vendredi soir «trash» qui fut aussi plein d'émotion et
d'humour avec des films caractérisés par des punchs finaux qui ne
laissaient jamais indifférent le public réuni au mythique Cabaret de la
dernière chance. Une 7e édition de l'événement qui a débuté dans une
atmosphère de fête sans pareil.
MOLLO SUR LE CAFÉ
Depuis des jours, on sent monter la
fébrilité dans les coulisses du Festival du cinéma international en
Abitibi-Témiscamingue. «Une fébrilité contrôlée», précise Mme Kathy
Robertson, à la Bureautique du Festival qui en est à son 3e et dernier
café de la journée. Le Festival, c'est déjà bien assez excitant comme
ça!
PRÊCHER PAR L'EXEMPLE
«Je suis extrêmement content que la
première québécoise ait lieu ici pour plusieurs raisons, avait déclaré
le réalisateur Bernard Émond qui était à Rouyn-Noranda au mois d'août
dernier quand on a annoncé officiellement que son film LA DONATION
ouvrait la 28e édition du Festival. Entre autres, parce que je suis un
amoureux de l’Abitibi-Témiscamingue. Et aujourd'hui, dans le parc [La
Vérendrye], pendant le trajet en automobile qui m’amenait à
Rouyn-Noranda, j’ai eu l’impression d’entrer dans mon film. Vous allez
voir, le générique du début: c’est le parc!»
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