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Le Plan Nord
Une bonne idée servie par un mauvais plan
 

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Le potentiel sous-estimé du Nord: à lire dans La Dépêche numéro 57 SPÉCIAL ÉTAT ÉCONOMIQUE 2011.
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(12/05/11) «Protéger et développer le Nord du Québec, c’est une bonne idée, mais elle est servie par un mauvais plan. Le Plan Nord, présenté le 9 mai dernier, privilégie l’exploitation effrénée, le temps d’une seule génération, de ressources pour la plupart non renouvelables», a déclaré Christian Simard, directeur général de Nature Québec. Selon Nature Québec, c’est davantage à une ruée vers le Nord à laquelle assisteront les Québécois au cours des prochaines années. Et ce, sans aucune garantie que les redevances obtenues compenseront les investissements publics dans les infrastructures de transport, ainsi que dans les coûts environnementaux et sociaux engendrés par une exploitation, non étalée correctement dans le temps, des ressources minérales et énergétiques du Nord.
 
Quant à l’engagement de conserver 50 % de ce vaste territoire, on apprend que cet engagement sera en majeure partie conditionnel au développement industriel et qu’il ne dépassera guère 20 % au cours des 20 prochaines années.


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Un plan pour une exploitation effrénée des ressources naturelles…
Pour Nature Québec, l’exploitation, pour une seule génération, de ressources non renouvelables, comme le minerai, doit être compensée par des revenus nets majeurs permettant de trouver des alternatives à l’utilisation de ces ressources et d’alimenter un Fonds des générations. En lieu et place, le gouvernement Charest maintient un système de redevances désuet, basé sur les profits (qu’il est possible de ramener à pratiquement zéro par différents crédits d’impôt), et utilisera les revenus pour payer les infrastructures utilisées par l’industrie. Et plutôt que d’instaurer un système de redevances basé sur la valeur brute et d’exiger une participation minimale des entreprises comme compensation de base, il investira 500 millions de dollars d’argent public dans l’achat d’actions. De plus, on ouvre le Nord sans avoir réformé la vieille Loi sur les mines. Celle-ci permet toujours d’exploiter une mine sans mettre en réserve les montants suffisants pour en assurer les travaux de restauration à la fin de sa vie utile…
 
La proposition de développement hydroélectrique de 3500 mégawatts que le Plan présente signifie que le gouvernement veut exporter, plus au nord, les perturbations que connaissent le fleuve Saint-Laurent et la plupart des grandes rivières qu’on retrouvent au sud et dans le territoire de la Baie James, avec les conséquences qui commencent à se faire voir sur la conservation de la biodiversité et l’intégrité du milieu marin.


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L’exploitation de la forêt:
toujours plus au Nord!

Le Plan Nord ouvre aussi la porte à l’exploitation de la forêt boréale au nord du 51e parallèle, sans avoir créé au préalable de grandes aires protégées pour le caribou forestier et sans disposer d’une stratégie de conservation.

Nature Québec considère qu’il y a tant à faire en foresterie écosystémique et en conservation au sud de cette limite, sans qu’il soit pertinent d’aller exploiter cette dernière ceinture de forêts primaires plus ou moins continue.


Ouvrir tout grand le territoire sans évaluation stratégique
Nature Québec déplore l’approche «client» retenu dans le Plan Nord pour l’ouverture du territoire nordique, une ouverture qui risque d’avoir des répercussions sociales et environnementales majeures. Il aurait été souhaitable de faire au préalable une évaluation environnementale stratégique, comme l’avait recommandé le Comité d’environnement de la Baie-James.
 
De plus, après avoir annoncé dans le budget 2009 que la route des monts Otish (250 kilomètres) allait être payé moitié-moitié par l’État et l’industrie, voilà qu’on ne fait plus mention dans le Plan Nord que d’une vague contribution des utilisateurs…


De la sagesse dans l’exploitation des ressources
En lieu et place, Nature Québec aurait souhaité que le Plan Nord soit débattu par les communautés nordiques, et également par l’ensemble des Québécois, afin d’assurer un développement raisonnable, encadré par des stratégies minières et énergétiques dignes de ce nom et profitables à tous les Québécois à long terme. Par exemple, un développement minier bien étalé dans le temps permet d’éviter le pillage des ressources. Il donne aussi le temps nécessaire, aux communautés autochtones notamment, de recevoir la formation et l’encadrement nécessaire afin de bien intégrer ces nouveaux développements.


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Un entretien exclusif avec Richard Desjardins à lire dans La Dépêche numéro 55.
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Des groupes environnementaux n‘endossent pas le Plan Nord du gouvernement Charest
En plus de Nature Québec, des dizaines d’organismes environnementaux et de la société civile ne peuvent endosser le Plan Nord, tel que proposé le 9 mai dernier par le gouvernement Charest.

Ces groupes sont convaincus que de meilleurs scénarios de développement existent et que de profondes réformes sont nécessaires dans les secteurs des ressources naturelles et énergétiques avant d’aller de l’avant avec le développement tout azimut proposé par le Plan Nord.
 
Des lacunes majeures
Selon Christian Simard, de Nature Québec: «Le Plan Nord présenté aujourd’hui [9 mai 2011] est avant tout une plate-forme pour accroître des modes de développements minier, énergétique et forestier non soutenables et problématiques à plusieurs égards: absence de réforme du régime minier, Loi sur les mines désuète, redevances minières quasi inexistantes, stratégie énergétique dépassée favorisant des milliards d’investissement dans les grands barrages au détriment des autres filières énergétiques, exploitation des dernières grandes forêts intactes, modification de la limite nordique pour l’exploitation forestière... et j’en passe!»
 
«À ces lacunes s’ajoute l’ouverture de territoires vierges par la construction de nombreuses routes, et ce, sans aucune évaluation environnementale stratégique, pourtant essentielle pour connaître les impacts environnementaux d’un projet d’une ampleur inégalée», affirme Ugo Lapointe de Québec meilleure mine.
 
«Somme toute, bien que nous ayons accepté de participer de bonne foi aux processus de consultation du Plan Nord, nous constatons avec déception que le gouvernement n’a pas tenu compte de nombreuses recommandations que nous lui avons transmises depuis plus d’un an. Nous ne pouvons donc aujourd’hui en endosser le contenu», affirme Patrick Bonin, de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.
 

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La Sarre porte d'entrée du tourisme nordique:
à lire dans La Dépêche numéro 12.
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Une Déclaration vide de sens sans un Plan solide
«Le Plan Nord et la «Déclaration des partenaires» qu’ont signés aujourd’hui [9 mai 2011] d’autres intervenants comportent des énoncés de principe auxquels il est difficile de s’opposer. Toutefois, tel que le soulignait récemment le Vérificateur général du Québec, il faut désormais agir et aller «au-delà» des paroles et des intentions en matière de développement durable au Québec. Et il faut surtout le faire en toute transparence avec le public, ce qui a été loin d’être le cas jusqu’à maintenant concernant le Plan Nord. C’est aussi pour ces raisons que nous ne pouvons aujourd’hui endosser la Déclaration et le Plan Nord», affirme Yvan Croteau, président du Regroupement québécois des groupes écologistes.
 
«Nous avons tous la responsabilité de nous assurer que le développement éventuel du Nord se fasse non simplement en respect des lois et règlements actuellement en place, mais bien selon les meilleures pratiques environnementales au monde. Le développement ne doit plus se faire au détriment des écosystèmes et des générations futures», insiste Nicolas Mainville, de Greenpeace.
 
Développer autrement
Les groupes environnementaux et ceux de la société civile réitèrent néanmoins qu’ils demeurent dédiés à assurer la mise en place des meilleures pratiques environnementales et à assurer un développement viable pour les communautés locales et autochtones dans ce territoire fragile qu'est le nord. Ils souhaitent qu’avant d’aller de l’avant avec un quelconque Plan Nord, le gouvernement du Québec effectue les réformes nécessaires (mines, énergie, forêts, conservation), évalue les impacts environnementaux globaux pour le nord et considère, en toute transparence, avec l’ensemble des Québécois, les alternatives possibles aux vieux modes de développement actuellement privilégiés.



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