En kiosque
La Dépêche


Sommaire
Anciens numéros
Points de vente
Abonnement
Accueil
Information
continue

Profil de
La Dépêche

Annoncer dans
La Dépêche



Actualité générale
Culture
Économie
Politique
Science
Sports

ATTAC-Québec se désole du peu d’avancée lors du dernier G20 à Toronto et blâme l’attitude de Stephen Harper
 

Procurez-vous les anciens numéros de La Dépêche



Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.
(01/07/10) Dans sa déclaration finale, Stephen Harper a ciblé le grand mal auquel doivent s’attaquer les dirigeants de ce club sélect : le déficit, qu’il faut réduire d’au moins 50% d’ici 2013. La table est donc mise pour de nouveaux plans d’austérité. Les plus démunis, les travailleurs et leurs familles devront continuer à payer pour les actions irresponsables de grands financiers.

Cette lutte contre le déficit ne s’accompagne en effet d’aucune nouvelle mesure de redistribution de la richesse. En tant qu’hôte de ce sommet du G20, Stephen Harper a été fidèle à lui-même. Véritable force de nuisance au sein de la diplomatie internationale, il a semé la confusion, s’est opposé à toute forme de taxe sur les banques ou sur les transactions financières, avec une obstination semblable à celle qu’il met pour contrer les mesures contraignantes en matière de lutte au réchauffement climatique.

La taxe sur les transactions financières, qui permettrait de limiter la spéculation et de rapporter des sommes considérables pour l’aide au développement, n’a donc pas reçu l’appui ferme qu’auraient souhaité ATTAC-Québec et de nombreux représentants du mouvement social présents à Toronto. Par ailleurs, aucune mesure convaincante ne permettra de s’attaquer aux paradis fiscaux.

« Quant au G8, Stephen Harper se vante de promettre 5 milliards de dollars en cinq ans pour la santé des femmes et des jeunes enfants, alors que la taxe sur les transactions financières pourrait rapporter plus de 500 milliards par année! Voilà une belle proposition faible et hypocrite, alors que les conservateurs ont coupé le financement de groupes de femmes et se sont opposés au libre choix des femmes », avance Claude Vaillancourt, coprésident d’ATTAC-Québec.

Pendant qu’il s’affairait à empêcher les dirigeants du G20 d’avancer des propositions constructives, sa police s’en prenait avec une rare énergie à ceux qui exerçaient leur liberté d’expression et tentait de manifester leur désaccord devant les politiques du G20.

Or, l’action de quelques casseurs et d’agents provocateurs ne peut justifier l’arrestation de près de 900 personnes — des arrestations le plus souvent arbitraires. ATTAC-Québec se joint aux voix qui réclament une enquête publique indépendante à ce sujet car dans un mépris total des droits, Stephen Harper et les forces policières ont montré le peu de cas qu’ils font de la démocratie.

Derrière le périmètre de sécurité, protégés par un dispositif de sécurité qui a largement dépassé le milliard de dollars en coûts, les chefs d’États du G20 ont promis des réglementations du secteur financier, qui restent encore très floues, alors qu’en même temps, ils veulent déréglementer par le libre-échange en relançant le cycle de Doha à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ils rêvent d’une relance économique qui s’accompagnerait paradoxalement de rigides plans d’austérité. Ils menacent les banques sans oser leur faire payer les coûts de la crise qu’elles ont provoquée. Ils souhaitent relever efficacement les nouveaux «défis financiers», mais ils s’appuient sur des institutions qui n’ont su qu’engendrer des catastrophes : les FMI, OMC et la Banque mondiale, revigorées, mais incapables de changer fondamentalement leurs politiques.

Un pas en avant, un autre en arrière, semble être la voie suivie par ce G20 qui, répétons-le, n’a pas la légitimité de mener les affaires du monde en excluant des dizaines de pays dont les plus pauvres et la société civile. Faut-il se réjouir de très minces avancées ou s’en désoler? Chose certaine rien ne sera réglé d’ici peu.

Encore une fois, les dirigeants du G20 ont paru coupés de la réalité. Leur communiqué final, long, touffu, complaisant, confus et contradictoire, ne nous permet surtout pas d’envisager l’avenir de façon rassurante.

ATTAC, l’Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne, est une association citoyenne non-partisane présente dans 40 pays. ATTAC-Québec a été fondée en 2000. Mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action, ATTAC s’applique à faire connaître les enjeux qui accompagnent la mondialisation financière.