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Discours de Gilles Duceppe à Édimbourg
« Le Québec et l'Écosse sont deux nations qui, chacune à sa façon, cherchent à prendre leur destin en main»
 

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Édimbourg, lundi 15 novembre 2010 – «Chaque nation doit pouvoir décider elle-même, démocratiquement, de son statut politique. Les nations québécoise et écossaise ont beaucoup en commun. Elles partagent cette volonté que nous avons d'exister en tant que nation à part entière, et évoluent dans un système politique de forme britannique depuis des siècles. Le Québec et l'Écosse sont deux nations qui, chacune à sa façon, cherchent à prendre leur destin en main. Aujourd'hui, je viens à la rencontre d'une nation qui elle aussi, comme le Québec, cherche à avoir une plus grande emprise sur son destin politique», a déclaré le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, lors de son allocution prononcée au Centre d'études canadiennes à l'Université d'Édimbourg en Écosse dans le cadre de sa tournée européenne visant à expliquer aux Européens le nouveau contexte politique québécois et canadien.

«Pour certains, c'est la recherche d'une plus grande autonomie, tandis que pour d'autres, il s'agit d'accéder au statut de pays souverain. Pour le Québec, il n'y a pas d'autre choix que de fonder un pays souverain. Lorsque les Québécoises et les Québécois auront opté pour la liberté politique, nous souhaitons que la nation écossaise accompagne le Québec dans ses choix et l'accueille au sein des nations libres de ce monde», a enchaîné Gilles Duceppe.

«Le désir de fonder un nouveau pays n'est d'ailleurs pas du tout contradictoire avec celui de former de grands ensembles comme l'Europe. En effet, au 21e siècle, ce désir des nations démocratiques de définir elles-mêmes leur avenir s'inscrit généralement dans un contexte d'ouverture. Comme le disait Boutros Boutros Ghali, l'ancien secrétaire général des Nations Unies, il existe deux grands courants dans le monde: un premier courant qui a amené de plus en plus de nations à choisir la souveraineté politique, à créer leur propre pays, comme ce fut le cas en Europe au cours des dernières décennies, et un deuxième courant qui voit la construction de grands ensembles politiques constitués de pays souverains, l'Europe en étant le prototype. Mais pour appartenir à un grand ensemble, encore faut-il exister», a expliqué le chef du Bloc Québécois.


Le 29e Festival dans La Dépêche numéro 57



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Un blocage politique
«Ici, en Écosse, la question de l'avenir politique du Québec ne fait pas beaucoup de bruit pour l'instant et un observateur extérieur pourrait croire que rien n'a changé au Québec et au Canada depuis 20 ans. En réalité, les choses bougent sous la surface et les courants de fond ont modifié la donne. En fait, les prochaines années pourraient bien s'avérer décisives pour le Québec. Effectivement, la question du Québec n'est pas réglée. La nation québécoise est coincée dans un pays qui devient de plus en plus unitaire tout en demeurant exclue de la Constitution canadienne. Les Canadiens ne veulent plus rien savoir d'accommoder le Québec. Il y a un durcissement évident de la part du Canada envers le Québec. La volonté politique est totalement absente. D'autant que jamais n'avons-nous eu un gouvernement fédéral aussi éloigné des valeurs et des intérêts du Québec. Le Québec a deux choix: le Canada tel qu'il est ou la souveraineté», a affirmé Gilles Duceppe.

«Le ressort qui pousse tant de Québécoises et Québécois à vouloir fonder un nouveau pays ne prend pas son élan d'un désir de séparation, de rupture avec le Canada. Le ressort du mouvement souverainiste québécois se trouve dans notre volonté d'accéder au monde pleinement, d'y participer, de nouer des relations d'égal à égal avec les autres nations du monde», a souligné Gilles Duceppe.

«D'ailleurs, le Québec a déclaré son intention de conclure une entente d'association ou un partenariat avec le Canada à la suite de son accession au statut d'État souverain de façon à assurer la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux entre les deux pays», a poursuivi Gilles Duceppe.

Préparer le projet souverainiste
«Or, toutes les conditions sont réunies pour que dans les prochaines années la question du statut politique du Québec soit de nouveau posée. Pour le moment, rien ne peut se produire, puisque le gouvernement du Québec est dirigé par un parti fédéraliste. Cependant, tous les sondages des derniers mois indiquent que si des élections générales étaient tenues, le Parti Québécois obtiendrait une solide majorité gouvernementale. Il existe donc une forte probabilité que le Parti Québécois reprenne le pouvoir à Québec aux prochaines élections. Alors, tout redeviendra possible», a indiqué Gilles Duceppe.

«D'ici à ce que le Québec soit prêt, la chef du Parti Québécois, Pauline Marois, a l'intention de former un gouvernement qui n'hésitera pas à faire valoir les points de vue du Québec auprès du gouvernement fédéral sur les questions névralgiques et à faire avancer le Québec vers la souveraineté. Le Bloc Québécois et le Parti Québécois travaillent main dans la main, nous à Ottawa et eux à Québec. D'ici aux prochaines élections québécoises, nous avons l'intention de préparer au maximum le projet souverainiste. Ensemble, nous allons tout faire pour que le Québec devienne un pays souverain», a conclu Gilles Duceppe.

Dans le cadre de sa tournée européenne du 7 au 16 novembre 2010, accompagné de son porte-parole en matière d'affaires étrangères, Jean Dorion, le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, s'est rendu à Paris, Strasbourg, Vimy, Barcelone, Londres et Édimbourg.