En kiosque
|
|
| Lettre ouverte au conseil des ministres du Québec Résistez au chantage de la minière Osisko à Malartic
| COMMUNIQUÉ DE PRESSE ET LETTRE OUVERTE - 01/11/12
|
|
|
|
|
| Le v.-p. Finances d'Osisko, M. Bryan A. Coates, semblait avoir oublié les promesses faites aux Valdoriens concernant la fosse Sigma-Lamaque lors de l'entrevue accordée à La Dépêche. À lire dans notre numéro 61. Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.
| Mesdames, Messieurs les ministres, est-ce nécessaire de vous rappeler qui nous sommes, les citoyens du Regroupement du quartier sud de Malartic? Nous vivons, malgré nous, à côté de la plus grande mine à ciel ouvert du Canada. Depuis août 2010, nous voulons quitter notre quartier et nous demandons à la compagnie Osisko d’acheter à un prix décent nos maisons, devenus invendables, afin de nous permettre d’en acheter une semblable ailleurs et de retrouver notre qualité de vie. Osisko a acheté 34 des 39 maisons des propriétaires que composaient notre Regroupement alors que nous demandions la même chose qu’eux. Le sautage exceptionnel de 940,000 tonnes que votre gouvernement a récemment autorisé, même conditionnel, n’a rien réglé de notre situation. Au contraire, pour nous ça ne fait qu’ajouter au stress du fait que le quartier devient de plus en plus invivable et que nos maisons sont de plus en plus invendables. On nous dit maintenant que d'autres gros sautages sont à prévoir au cours des 15 prochaines années… c’est donc loin d’être fini pour nous. Un climat malsain Aujourd’hui, nous vous adressons la présente lettre publiquement car nous sommes très inquiets. Vraiment très inquiets. Alors qu’Osisko disait il y a peu de temps qu’elle attendait l’autorisation du sautage de 940 000 tonnes pour rappeler ses sous-traitants et tous les travailleurs, voilà qu’au lendemain du méga-sautage, elle a un autre langage. Elle ne rappellera pas ses sous-traitants (des dizaines de travailleurs enragés et en arrêt de travail) tant et aussi longtemps que le gouvernement n’ouvrira pas son décret pour assouplir les normes sur le bruit, la durée des dynamitages et le respect de la distance entre la fosse et la zone habitée. Rien de moins. Comment qualifier cette nouvelle tactique de la part d’Osisko? Utiliser ses travailleurs honnêtes et en colère pour obliger le gouvernement à changer les normes et modifier les conditions d’opération de sa mine. À vous de choisir le qualificatif… La cie Osisko a fait le même coup en février 2011 avec l’ancien gouvernement. Comme cela a bien fonctionné, elle espère que cette fois-ci, ça marchera encore. Mais dans toute cette affaire, qui s’occupe et se préoccupe des conséquences que causerait le fait de diminuer les normes pour les citoyens pris au piège à coté de la mine? Qui va enfin s’assurer que les droits, la santé et la qualité de vie des citoyens sont véritablement respectés?
|
|
|
|
| Des terres rares de Kipawa et de Lebel-sur-Quévillon dans votre téléviseur ACL bientôt? Des gisements qui suscitent crainte et espoir. À lire dans le numéro 61 de La Dépêche. Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.
|
Québec doit agir pour protéger les citoyens
Nous pensons aujourd’hui que votre gouvernement est plus que jamais en position de faire des pressions sur la compagnie Osisko, au nom des citoyens et du gros bon sens. La compagnie Osisko aime bien employer des formules du genre «donnant-donnant» ou «gagnant-gagnant» qu’elle distribue à tout le monde. Voilà, enfin, le moment venu pour du «gagnant» pour les citoyens qui subissent des dommages à côté de la fosse. Il faut régler tous les dossiers restant de notre Regroupement, forcer Osisko à revoir et à agrandir la zone tampon entre la mine et les citoyens, et surtout, à la lumière de ce que nous vivons depuis 2 ans, mettre sur pieds un comité d’experts indépendants pour faire un suivi serré des impacts du projet et s’assurer d’une équipe de support juridique gratuit et efficace pour aider les citoyens qui subissent des préjudices comme nous. Qui, en effet, a les moyens de poursuivre ou de négocier seul face aux avocats d’Osisko? Nous vous demandons de prendre conscience des conséquences qu’aurait, sur nous, une décision d’ouvrir le décret et de changer les normes d’Osisko. Nous vous demandons de faire en sorte qu’Osisko assume ses responsabilités face aux citoyens et aux membres de notre quartier qui sont victimes des dommages collatéraux de la plus grosse mine à ciel ouvert au Canada en milieu urbain. Osisko n’assumera ses responsabilités que si le gouvernement l’oblige. Le gouvernement libéral s’en foutait. Que fera votre gouvernement, même minoritaire? Nous n’avons pas de gros camions à mettre devant nos maisons pour intimider le monde, ni de menace de blocage de la route117, ni de Chambre de commerce qui monte à l’assaut pour nous défendre, ni de lobbyistes payés avec de gros salaires, ni de sous-traitants millionnaires qui poussent leurs employés enragés à faire pression sur vous. Essayer, un instant, d’imaginer ce que nous vivons à Malartic par les temps qui courent? Seriez-vous prêt à acheter une maison dans notre quartier pour venir y vivre? Tous ce que nous désirons c’est en finir avec Osisko afin de quitter notre quartier pour enfin retrouver ailleurs notre santé et notre qualité de vie. Après deux ans de lutte, nous voulons tourner la page pour nous et nos familles. Nous demandons votre appui.
Regroupement des citoyens du quartier sud de Malartic
|
|
|
|
| Avec à sa tête le maire de Val-d’Or Fernand Trahan, la pression populaire pour sauver des emplois a fait en sorte que la mine à ciel ouvert Sigma-Lamaque a pu se concrétiser. Avec ses difficultés financières, faillites, manquements en matière d’environnement, impôts fonciers non acquités et employés impayés, on peut dire aujourd’hui que ce trou s’est transformé en un gouffre écologique et économique qui n’a pas rempli ses engagements. La saga du gouffre valdorien, à lire dans La Dépêche numéro 54. Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.
|
Les mesures exigées par le ministre Breton ont permis de limiter les impacts sur la population et sur l'environnement
D'autre part, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) a fait savoir le 30 octobre qu'il procède actuellement à l’analyse des données recueillies lors du sautage exceptionnel effectué par Corporation Minière Osisko le 27 octobre dernier à sa mine Canadian Malartic. Les résultats préliminaires démontrent bien la nécessité de mettre en oeuvre des mesures de sécurité accrues lors de telles opérations. Ces mesures ont été exigées par le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, M. Daniel Breton. Elles ont permis de préserver la sécurité et la santé de la population de Malartic lors du sautage exceptionnel.
En effet, des morceaux de roc ont été projetés à l’extérieur du site minier, mais à l’intérieur du périmètre de sécurité établi pour ce sautage. De plus, un important nuage toxique de dioxyde d’azote (NO2) s’est formé et s’est déplacé vers le sud de la fosse.
Au cours des prochains jours, le Ministère poursuivra l’analyse des mesures relatives à la qualité de l’air, au bruit et aux vibrations ressenties lors de ce sautage afin de bien cerner l’ensemble des impacts qui y sont reliés. Les résultats de cette analyse lui permettront de revoir ses exigences, le cas échéant, si de tels sautages devaient à nouveau être autorisés.
Finalement, une rencontre téléphonique s’est tenue le 29 octobre entre le ministre Breton et Corporation Minière Osisko. Les deux parties ont convenu de continuer leur discussion afin que la minière puisse poursuivre ses opérations tout en respectant la sécurité, la santé et l’environnement de la population de Malartic. «La décision d’Osisko de ne pas rappeler au travail certains de ses entrepreneurs est une décision d’affaires qui relève de l’entreprise. Cependant, un nouveau canal de communication entre mon ministère et la corporation minière est ouvert depuis le début d’octobre et je compte bien l’utiliser pour trouver des pistes de solution durable aux problématiques rencontrées. Ces échanges ne se dérouleront cependant pas sur la place publique », a conclu le ministre.
|
|