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| Élections générales QUÉBEC 2012 La pire performance du PLQ en 145 ans d'histoire
| LA DÉPÊCHE NUMÉRO 61 - ÉDITORIAL - PAR ALAIN AYLWIN - 01/11/12
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| Malgré ses tentatives de diversion, le Parti libéral du Québec a beaucoup de difficultés à se dissocier de l'image de corruption qui l'afflige. Pour plus de détails, lirsez dans La Dépêche numéro 60 l'éditorial Bilan des années Charest Un fédéralisme néfaste pour le Québec. Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.
| Aussi surprenant que ça puisse paraître, le Parti libéral du Québec (PLQ) a connu lors des dernières élections sa pire performance en 145 ans (avec seulement 31,21% des suffrages). Cependant, l’appui massif et indéfectible de l’électorat anglophone et allophone au PLQ et la division du vote francophone entre cinq partis expliquent en bonne partie la courte victoire du Parti québécois (PQ) qui dans ce contexte n’était pas évidente à obtenir. Mais surtout, ces résultats illustrent jusqu’à quel point la question nationale demeure fondamentale au Québec.
Selon une compilation du quotidien La Presse, des 28 comtés les moins francophones du Québec, 27 ont fait élire un candidat libéral. La seule exception est le comté d’Ungava où l’abstention habituelle des Inuits et des Cris a favorisé l’élection du péquiste Luc Ferland (avec 41,7%, Ungava a le record du plus faible taux de participation des 125 comtés du Québec). Doit-on se surprendre de cet appui massif de l’électorat anglophone et allophone au PLQ? Certainement pas quand on constate les dérapages des médias anglophones québécois et canadiens depuis de nombreuses années, mais qui semble avoir atteint de nouveaux sommets pendant la dernière campagne électorale.
Des médias anglophones irresponsables La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a répertorié dans des médias anglophones de très nombreux propos où on traite ceux qui veulent renforcer la loi 101 de franco-suprémacistes, d’intolérants, d’anglophobes, de faucons, de radicaux, d’idiots fermés d’esprit, qui veulent assimiler, détruire, qui méprisent les minorités, etc. (voir notre section ARCHIVES POLITIQUES de notre site Internet à la date du 6 septembre 2012).
Un gouvernement libéral irresponsable Pendant la crise étudiante, une enquête incognito de journalistes du quotidien Le Devoir sur le terrain avec des carrés rouges a démontré que le profilage politique était très répandu chez les policiers. «On fait juste ça, du profilage criminel», a dit un des agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) lors d’une des fouilles des journalistes. Pourquoi les journalistes se faisaient fouiller? «Parce que vous arborez un signe révolutionnaire», s’est fait répondre un journaliste lors d’une autre arrestation. Il est certain que suite au printemps érable, le lien de confiance entre de très nombreux Québécois et les policiers est rompu pour longtemps et probablement à tout jamais chez certains. Ce profilage politique a été encouragé par les libéraux. Ils ont clairement associé le carré rouge à la violence.
Comment ne pas se souvenir que Pauline Marois a porté le carré rouge. Jean Charest l’a répété à satiété. En campagne électorale, il n’a pas hésité à parler de l’intimidation et de la violence comme des enjeux incontournables de l’élection du 4 septembre. Parlant de ses adversaires comme des souverainistes qui entraîneront le chaos au Québec. Stigmatisant Pauline Marois, Jean Charest l’a associé à des gens qui visent à contester l’ordre établi et ses institutions démocratiques, incluant l’Assemblée nationale et les tribunaux. Des propos irresponsables qui ont alimenté un climat de peur et de haine.
Certains considèrent que l’attentat survenu au rassemblement du PQ le 4 septembre dernier était un acte isolé de folie. Malheureusement, on aurait tort de penser ainsi. Les commentaires racistes et provocateurs envers les Québécois francophones et Pauline Marois diffusés sur les réseaux sociaux au lendemain de l’attentat au Métropolis prouvent le contraire. «On ne peut pas trouver de bons assassins ces jours-ci.» (selon l’Agence QMI) «C’est dommage, les policiers ont appréhendé l’homme avant qu’il ne finisse son travail.» (selon l’Agence QMI) «Donc, jour 1. Pas morte. Nous avons tout le temps de tirer cette pute.» (gazouilli trouvé sur Internet par La Dépêche quelque temps après l’attentat) «Mon Dieu! Ah! ah! Quelqu’un a tenté de tuer Pauline Marois. Dommage, ils (sic) l’ont ratée.» (microbillet trouvé sur Internet par La Dépêche quelque temps après l’attentat)
Les médias anglophones et le Parti libéral du Québec ont été irresponsables ces dernières années en entretenant un climat de peur dans la population anglophone du Québec et du Canada. Malheureusement, rien ne semble indiquer un changement d’attitude de leur part. Rien, à part peut-être la souveraineté du Québec.
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| Stephen Harper représente bien une grande proportion des Canadiens vivant hors Québec. Ces Canadiens sont persuadés, à tort, que le Québec est la province la plus chouchoutée du Canada depuis des décennies. À ses côtés, Jean Charest peut difficilement faire croire aux Québécois que c’est une bonne chose pour le Québec de demeurer au sein de la fédération canadienne. Lisez Les années Charest: un fédéralisme néfaste pour le Québec dans La Dépêche numéro 60 pour en savoir plus. Pour recevoir des anciens numéros ou pour vous abonner à La Dépêche, consultez notre section Abonnement.
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La question nationale: une question fondamentale
Pour des raisons stratégiques évidentes, plusieurs fédéralistes soutiennent que la question nationale n’est plus d’actualité alors que dans le fond ils pensent le contraire comme tant à le démontrer leur comportement électoral. Il faut admettre que sur ce point, ils ont raison. La question nationale est effectivement fondamentale au Québec. Certainement plus prioritaire que le clivage gauche-droite. Là où ça devient plus problématique, c’est quand des fédéralistes sont forcés de faire fi des problèmes d’intégrité du gouvernement. Peut-on accepter la politique du pire peu importe les conséquences désastreuses pour le Québec parce qu’on tient coûte que coûte à rester dans le Canada?
Les probabilités qu’un changement de statut politique du Québec vers l’indépendance soient positifs pour régler bon nombre des problèmes auxquels fait face le Québec sont très élevées. Dans ce contexte, on ne peut qu’espérer que l’ensemble des Québécois prendront conscience de l’importance que la question nationale redevienne une priorité. On peut aussi espérer que les fédéralistes feront finalement un examen de conscience pour évaluer si les raisons faisant en sorte qu’ils désirent à ce point demeurer au sein du Canada sont encore et toujours vraiment valables.
Est-ce que cette fin vaut encore la peine d’être recherchée et est-ce que cette fin justifie les moyens?
Retrouvez la version intégrale et illustrée de cet éditorial dans La Dépêche numéro 61 de janvier 2013. Aussi à lire dans cette même édition, le reportage dans les dernières dépêches Zambito écorche le Directeur général des élections ou Les décisions douteuses du DGE s'accumulent. Plus, le texte d'humeur The Habs ou Mettre sur la glace sa fierté. Pour vous procurez un ancien numéro de La Dépêche, consultez notre section ABONNEMENT.
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