PAGE
D'ACCUEIL


SOMMAIRE DU NO EN KIOSQUE
POINTS DE VENTE
ABONNEMENT & ANCIENS NUMÉROS
PROFIL DE LA DÉPÊCHE
PUBLICITÉ

 

 

INFORMATION
CONTINUE


ÉCONOMIE
SPORT
INFORMATIQUE
CULTURE
POLITIQUE

Le député Alexis Wawanoloath écrit à Mario Dumont

Voici une lettre qu'a fait parvenir le député d'Abitibi-Est, Alexis Wawanoloath, au chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, à l'égard des propos qu'il a tenus à l'Assemblée nationale le 13 décembre 2007 concernant la légende de Glouskap.

Val d'Or, le 14 décembre 2007

Monsieur Mario Dumont
Chef de l'opposition officielle
Hôtel du Parlement
1045, rue des Parlementaires
2e étage, bureau 2.89
Québec (Québec) G1A 1A4

Monsieur le Chef de l'opposition officielle,

En mars dernier, lorsque les électeurs d'Abitibi-Est m'ont accordé leur confiance, j'étais heureux de deux choses : d'abord de les représenter mais également d'avoir la possibilité d'écrire une autre page de l'histoire de l'Assemblée nationale par ma présence en tant qu'abénaquis-québécois. Je croyais que cela me permettrait de contribuer à faire tomber les derniers tabous envers les peuples autochtones.

C'est pourquoi j'ai été surpris et blessé par la légèreté des propos que vous avez tenus le 13 décembre dernier. Lorsque vous avez délibérément fait référence à la légende de Glouskap à l'Assemblée nationale, une mythologie des Abénakis, des Malécites et des Micmacs, vous avez attaqué, je l'espère par ignorance, le coeur et la spiritualité des peuples autochtones présents au Québec depuis plusieurs centaines d'années. Ces récits et rituels signifient beaucoup pour les nations autochtones. Ce n'est certainement pas en abordant la chose d'une manière aussi triviale que ces nations, reconnues par l'Assemblée nationale en 1985 sous l'impulsion de René Lévesque, pourront espérer que leur culture, leur histoire et leur spiritualité puissent se perpétuer. La culture autochtone s'efforce de communiquer des valeurs positives et rassembleuses, des valeurs de paix, de solidarité, de tolérance.

Je suis convaincu de la pertinence de l'enseignement de l'histoire et de la culture des peuples autochtones puisqu'elle fait partie intégrante de l'histoire du Québec. Il va sans dire que je suis également d'accord avec le fait que la religion chrétienne, qui a occupé une place prédominante et incarné le peuple québécois, ait une place de choix au sein du programme Éthique et de culture religieuse.

Je vous invite à rencontrer les Malécites présents dans votre région, le Bas-Saint-Laurent. « Je suis convaincu qu'ils seront heureux de vous faire connaître la mythologie des Premières Nations. Ne croyez-vous pas d'ailleurs que votre fille aurait un intérêt à mieux connaître son voisin? Ne croyez-vous pas que les enfants du Québec auraient avantage à s'ouvrir l'esprit et à apprendre à se connaître mutuellement?

Le respect étant un principe qui s'opère réciproquement, les communautés réunies sur un même territoire peuvent, à force d'ouverture et de volonté, parvenir à coexister dans la paix. Afin que ces grands principes ne sombrent pas dans l'oubli, il importe d'en prendre conscience et de veiller concrètement à leur application.

Dans les circonstances, je crois qu'il serait opportun, pour toutes celles et ceux des Premières Nations qui ont le sentiment que leur histoire, leurs valeurs profondes et leur nation ont été bafouées, que vous vous excusiez. Cela enverrait le message que vous ne voulez pas retourner en arrière et que vous reconnaissez toutes les nations qui vivent sur le territoire québécois.

Veuillez agréer, Monsieur le Chef de l'opposition officielle, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

SIGNÉ
ALEXIS WAWANOLOATH