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Trois ans de conflit du bois d'oeuvre
Trois leçons à tirer(07/06/05) Au lendemain du troisième anniversaire du conflit du bois d'oeuvre, il nous faut constater qu'une des plus graves conséquences de cette saga est la fermeture, parfois définitive, d'une centaine d'usines au Québec. Plus de 10 000 travailleurs sont ainsi affectés et nos producteurs forestiers s'affaiblissent. Tout cela alors que les accords de l'ALENA devaient assurer à nos entrepreneurs le libre accès au marché américain. «Le gouvernement fédéral doit savoir tirer des leçons de ce conflit», de dire le député d'Abitibi-Témiscamingue, Marc Lemay.
«Premièrement, l'ampleur de ce désaccord démontre qu'on ne peut laisser à elles-mêmes les entreprises touchées par ce litige commercial. Notre industrie forestière est victime d'un lobby industriel américain, comme l'est d'ailleurs notre industrie bovine dans le dossier de la vache folle. Ce sont les entrepreneurs qui font les frais de ces batailles et avec eux, les régions et les travailleurs concernés. Le gouvernement fédéral, malgré ses beaux discours, n'a jamais présenté un véritable plan stratégique d'appui à l'Industrie. Résultat, nos entreprises sont à bout de souffle», a dénoncé le porte-parole du Bloc Québécois.
«La deuxième leçon a tiré de la durée du conflit du bois d'oeuvre est la complète inefficacité des mécanismes de règlement des différends de l'ALENA. Il faut bien le reconnaître, le mécanisme prévu au chapitre 19 de l'accord du libre-échange est inutile face à la mauvaise foi des américains. Alors que tous les conflits devaient se régler en 10 mois, celui du bois d'oeuvre dure depuis plus de 3 ans», a expliqué Marc Lemay.
«Troisièmement, l'intransigeance américaine démontre qu'il est plus que temps qu'Ottawa défende avec vigueur les industries victimes de conflits commerciaux. En plus d'interpréter à leur façon l'ALENA et de ne pas respecter ses jugements de cour, les États-Unis profitent de toutes ses failles pour prolonger indûment les conflits. Ils proposent entre autres de distribuer à leur industrie forestière les droits qu'ils perçoivent illégalement en vertu de ce qu'on appelle l'Amendement Byrd. Le Canada doit contester l'attitude états-unienne en vertu du chapitre 20 de l'ALENA qui traite des différends sur l'interprétation et l'application de l'accord. Le Canada ne s'est pas prévalu de ce droit. Il n'a jamais fait valoir à Washington que le non respect de ses engagements risque de lui faire perdre les avantages dont il bénéficie par le libre-échange, qu'il s'agisse de l'accès au marché canadien ou aux ressources naturelles et énergétiques du Canada et du Québec», a détaillé le député d'Abitibi-Témiscamingue.
«Au lieu de faire pression sur les autorités américaines, c'est sur l'industrie québécoise et canadienne que le ministre du Commerce international, Jim Peterson, fait pression. C'est comme si le gouvernement canadien n'était pas lui-même convaincu que notre régime forestier ne constitue pas une subvention illégale et que nos entreprises ne pratiquent pas le dumping. En tous cas, pour ce qui est de défendre les intérêts tant des travailleurs que de l'industrie, jusqu'à présent, le gouvernement de Paul Martin a lamentablement échoué», de conclure Marc Lemay.