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Non à l'assimilation des francophones!

Pendant plus d'un siècle et jusque dans les années soixante, toutes les provinces canadiennes à majorité anglophone ont adopté ou maintenu des lois interdisant l'enseignement en français dans les écoles publiques. Il est indéniable que ces lois, sans compter d'autres interventions encore plus répressives, constituaient des mesures ethnocidaires, c'est-à-dire des mesures prises par un groupe visant la destruction des caractéristiques culturelles d'un groupe ethnique moins important. On ne parle pas ici d'un passé très lointain. En Ontario, par exemple, il faudra attendre jusqu'en 1968 pour assister à l'ouverture d'écoles secondaires publiques françaises, et ce n'est qu'en 1998 que la gestion scolaire a été permise aux communautés francophones.

Les politiques de bilinguisme et de multiculturalisme instaurées par le gouvernement Trudeau dans la décennie soixante (spécialement faites pour contrer la montée du nationalisme au Québec) n'ont en rien réparé les torts causés au peuple acadien et aux communautés francophones hors-Québec. Leur taux d'assimilation à l'anglais s'accroît à chaque recensement, et ce, malgré les triturations de Statistique Canada. Cette situation était d'autant plus prévisible qu'ailleurs dans le monde, le bilinguisme institutionnel ou social (et non pas individuel) favorise invariablement l'assimilation progressive des langues minoritaires.

Au Québec, la Loi 101 visait simplement à rétablir ce qui constitue la normalité dans la plupart des États modernes. Des lois linguistiques existent partout dans le monde. Dans la plupart des États, sur un territoire donné, une seule langue est utilisée pour l'éducation et l'offre des services publics. La langue commune et officielle d'un État est essentielle à la cohésion sociale et est sans conteste nécessaire à l'inclusion des nouveaux arrivants. C'est pourquoi l'établissement du français comme langue publique commune à Montréal est la condition première pour assurer l'avenir du français au Québec, seul État majoritairement francophone de l'Amérique du Nord. Ainsi, la Charte de la langue française visait à faire du français non pas une langue officielle, mais plutôt la seule langue officielle du Québec, tout en permettant l'adoption de mesures d'exception pour la minorité historique anglophone.

Mais depuis son adoption en 1977, le gouvernement fédéral est intervenu de toutes sortes de façons pour affaiblir la Loi 101 et rétablir le bilinguisme institutionnel anglais-français. Ce gouvernement, contrôlé par une majorité anglo-canadienne grandissante, a charcuté la Charte en adoptant la constitution de 1982, qui visait à affaiblir les mesures scolaires de la Loi 101. Il a commandité à coup de millions les groupes de pression comme Alliance Québec et le nouvel organisme Quebec Community Group Network (QCGN). Ces groupes se sont livrés à un dénigrement systématique de la Loi 101, relayé efficacement par les médias anglophones, et à une campagne de contestation judiciaire dévastatrice auprès des juges nommés par Ottawa à la Cour suprême. Sous l'effet de ces pressions, la Loi 101 a subi plus de 200 modifications qui l'ont affaiblie dans la plupart de ses champs d'application.

De plus, le gouvernement fédéral impose directement le bilinguisme institutionnel à toutes les entreprises sous autorité fédérale. Par conséquent, plus de 200 000 employés ne sont pas assurés de pouvoir travailler en français. Cette situation doit cesser. Comment se fait-il que Stéphane Dion se dise aussi nationaliste que Gilles Duceppe et qu'il ait voté avec Stephen Harper contre le projet de loi C-482 du Bloc, qui souhaitait assurer la primauté de la Loi 101 dans les institutions de compétence fédérale.

Il est proprement scandaleux qu'à l'heure actuelle, comme depuis toujours, le gouvernement fédéral continue de financer des groupes voués à l'anglicisation du Québec. En 2006, la ministre du Patrimoine Josée Verner a accordé une aide financière totalisant 13,5 millions de dollars au QCGN pour trois ans. En février 2008, Mme Verner a annoncé une nouvelle subvention d'un demi-million pour certains projets du QCGN. Le QCGN regroupe, à travers le Québec, des associations dont l'objectif est de «promouvoir les intérêts des Québécois d'origine et de milieux anglophones.» Il revendique davantage de service en anglais, non seulement pour les citoyens anglophones, mais aussi pour les nouveaux arrivants et les allophones, et ce, dans tous les ordres de gouvernement. Dans son dernier rapport annuel, le QCGN déclare ouvertement avoir reçu l'aide de Santé Canada pour faire élire des anglophones sur les conseils d'administration des hôpitaux au Québec!

Par ailleurs, les subventions fédérales à la recherche universitaire favorisent systématiquement les institutions anglophones au Québec. Environ 35 % de ces subventions sont accordées aux universités anglophones, alors que les citoyens de langue maternelle anglaise ne forment que 8,2 % de la population. Nous avons pu constater récemment qu'après avoir refusé de subventionner le méga hôpital francophone, le Canadian Foundation for Innovation (CFI) remettra 100 millions de dollars au Research Institute du McGill University Health Center (MUHC). Il s'agit de la somme la plus élevée jamais accordée par le CFI.

Le Mouvement Montréal français considère que ces politiques fédérales perpétuent le projet ethnocidaire qu'un certain dénommé Durham a si bien décrit. Il interpelle les partis politiques fédéraux pour qu'ils s'engagent formellement à mettre fin à ces mesures anglicisantes.

Les Québécois ne doivent plus se laisser calomnier à travers le monde par la presse anglo-saxonne. Il est temps de briser le silence sur le passé ethnocidaire du Canada anglais. Il ne faut plus accepter que le français soit menacé sur le territoire québécois et exiger réparation pour la nation acadienne et les francophones hors-Québec.